Avec D’après Nature, le photographe s’est tourné vers des paysages en montagne où, à première vue, rien ne se passe. Comme pour brouiller les pistes. Lui, a bien suivi celles qui mènent aux sommets du massif des Alpes. “Quatre ou cinq vallées parallèles qui vont de l’est à l’ouest, qui montent jusqu’à 2000m, et ne sont pas beaucoup fréquentées.“ En marchant durant des jours entiers, passant d’un refuge à l’autre, descendant parfois au village pour retrouver quelques copains, Jean Gaumy a réalisé des images qui révèlent dans la nature, des formes, des lignes, des silhouettes… Au moyen format. “Pour avoir un rythme plus lent. Ce sont des journées où tout à coup, les choses s’imposent, se donnent à vous. Vous les “reconnaissez”.“
Dans ces photographies noir et blanc, à la fois extrêmement graphiques, parfois à la limite de l’abstraction, mais aussi intimes, on distingue souvent ce que l’on veut. C’est aussi le pouvoir de cette photographie, faire appel à l’imagination du spectateur, le forcer à regarder plus attentivement, quand notre monde nous pousse davantage à seulement apercevoir. On appréciera dans ces images l’histoire personnelle du photographe, sa culture, son passé, et les liens humains qu’il a créés.
Par son regard intimiste, Jean Gaumy capture la beauté brute et la complexité de la nature et nous y révèle l’invisible présence de l’homme tout en nous invitant à s’immerger dans la beauté sauvage et mystique de ces territoires inhospitaliers.




