Gilles COULON

Transhumance,

Mobilité à risques

Gilles Coulon nous fait descendre les pistes suivies en février et en juin par les troupeaux vers le sud du Burkina-Faso jusqu’au Togo à la recherche de plus appétissants pâturages et de nouveaux marchés de bétails.

Gilles pose notre regard juste derrière les hommes qui marchent à l’arrière ou au milieu du troupeau. Rarement, devant.

… Il raconte, avec pudeur son admiration pour ces « cowboys »

« C’est sur la notion de mobilité, que j’ai axé mon travail, j’ai partagé durant des semaines la vie des éleveurs, leur marche, leurs difficultés à se déplacer dans un environnement de plus en plus hostile, de plus en plus dangereux. »

… Il s’attache à nous placer dans l’ambiance sacrée de l’aventure que vivent les bergers transhumants, peu reconnus comme de grands opérateurs économiques « modernes » qui sont, pourtant, de vrais passeurs de secrets commerciaux entre les différentes régions qu’ils traversent, par delà les frontières, deux fois pas an. 

Avec cette série réalisée en 2016, Gilles Coulon nous amène sur des pistes légendaires d’une quête nécessaire… changer d’horizon.

D’après un texte de Chab Touré

En 1997, il obtint le 1er prix du World Press Photo dans la catégorie « vie quotidienne » pour un premier travail sur la transhumance entre le Mali et la Mauritanie.

Expositions

2018

Solo show: Gilles COULON

Transhumance

 

PHOTO DOC. foire

HALLE DES BLANCS

10 – 12 mai 2019

Biographie

Le travail de Gilles Coulon à trois âges.

Entre 1990 et 2002, il puise en Afrique les sujets de plusieurs années de reportages. La rencontre avec le Mali donne naissance à plusieurs histoires photographiques. «Avoir 20 ans à Bamako» embrasse l’énergie de la jeunesse malienne, «Delta» plonge dans les méandres des habitants des rives du fleuve Niger, et «Un président en campagne» suit, en 1997, la tournée électorale d’Alpha Oumar Konaré.

A partir des années 2000, il s’éloigne de la forme documentaire et se met en quête d’une poétique nouvelle. Il en ressort «White Night», un travail sur les néons, photographies piochées pendant ses voyages à travers le monde. Une forme de déambulation nocturne à la recherche d’une lumière universelle et suggestive.

Gilles Coulon prend ensuite le chemin d’une autre composition. Ecartant définitivement la «belle image» singulière, il cherche, à travers des séries, à construire un questionnement. Triptyques et diptyques composent ainsi «Grins», un travail sur les cercles de parole à Bamako, dans lequel la circulation de la parole du sujet entraîne celle du regard du spectateur. «For Reasons», ensuite, est une histoire photographique composée en contrepoint. Où l’apparente sérénité de l’image prend une dimension toute autre en se liant au témoignage. Cet écho au temps, à l’espace, laisse le spectateur muet face à une réalité de la société contemporaine grave.

Avec « Black Out », projet en cours de production, Gilles Coulon retourne explorer l’Afrique pour tenter de représenter l’Obscurité, sa matière, son rythme.           

 

Presse