Jean GAUMY

D'après nature

Avec D’après Nature, le photographe s’est tourné vers des paysages en montagne où, à première vue, rien ne se passe. Comme pour brouiller les pistes. Lui, a bien suivi celles qui mènent aux sommets du massif des Alpes. “Quatre ou cinq vallées parallèles qui vont de l’est à l’ouest, qui montent jusqu’à 2000m, et ne sont pas beaucoup fréquentées.“ En marchant durant des jours entiers, passant d’un refuge à l’autre, descendant parfois au village pour retrouver quelques copains, Jean Gaumy a réalisé des images qui révèlent dans la nature, des formes, des lignes, des silhouettes… Au moyen format. “Pour avoir un rythme plus lent. Ce sont des journées où tout à coup, les choses s’imposent, se donnent à vous. Vous les “reconnaissez”.“

Dans ces photographies noir et blanc, à la fois extrêmement graphiques, parfois à la limite de l’abstraction, mais aussi intimes, on distingue souvent ce que l’on veut. C’est aussi le pouvoir de cette photographie, faire appel à l’imagination du spectateur, le forcer à regarder plus attentivement, quand notre monde nous pousse davantage à seulement apercevoir. On appréciera dans ces images l’histoire personnelle du photographe, sa culture, son passé, et les liens humains qu’il a créés.

Par son regard intimiste, Jean Gaumy capture la beauté brute et la complexité de la nature et nous y révèle l’invisible présence de l’homme tout en nous invitant à s’immerger dans la beauté sauvage et mystique de ces territoires inhospitaliers.

Œuvres

Expositions

2024

D'après nature

Galerie SIT DOWN, Paris

02.02.2024 – 13.04.2024

Biographie

Membre de l’agence Magnum et de l’Institut de France (Académie des Beaux-Arts), “Peintre officiel de la Marine“ en tant que photographe et cinéaste, Jean Gaumy est né en 1948 à Royan Pontaillac (Charente-Maritime).

En 1975, il entreprend deux travaux approfondis sur des sujets jamais abordés auparavant en France : le premier, L’Hôpital, publié en 1976 ; le second, Les Incarcérés, sur les prisons françaises, publié en 1983 avec des extraits de son journal personnel écrit à la première personne. En 1977, Jean Gaumy rejoint l’agence Magnum.

En 1984, il réalise son premier film La Boucane, nominé aux Césars en 1986 pour le meilleur documentaire. La même année, il entame un cycle de voyages hivernaux à bord de chalutiers dits « classiques », qui se poursuivra jusqu’en 1998 et aboutira à la publication en 2001 de Pleine Mer.

En 1987, il réalise le film Jean-Jacques, deux années de reportage sur la ville d’Octeville-sur-Mer, où il a vécu, à travers le regard de Jean-Jacques, considéré à tort comme « l’idiot du village ». En 1994, il réalise son troisième film Marcel, prêtre, tourné à Raulhac, Cantal, et en Auvergne sur plusieurs années. Jean Gaumy reçoit le Prix Nadar en 2001 et 2010.

Ses nombreuses œuvres sur l’enfermement humain sont associées à une approche photographique plus contemplative ces dernières années. En 2008, il entame un travail de reconnaissance photographique qui le mène des mers arctiques aux terres contaminées de Tchernobyl en Ukraine. En parallèle, dans le cadre du même projet, il entame la réalisation de la série D’après Nature consacrée aux paysages de montagne. Entre 2010 et 2011, il embarque à nouveau à bord des sous-marins nucléaires français, dédies à la dissuasion nucléaire.

En 2020, après un séjour au Niger, Gaumy passe deux ans à documenter la vie quotidienne des services sociaux et médicaux pendant la crise du Covid-19 dans la ville où il réside, Fécamp, en Haute-Normandie. Parmi d’autres projets menés au cours de ces dernières années, il poursuit une série consacrée au phare de Cordouan, en Gironde – le plus ancien phare encore en activité au monde, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2021. Jean Gaumy a été exposé dans le monde entier, et a reçu de nombreuses distinctions, notamment en étant nommé “Peintre Officiel de la Marine” en 2008 et élu membre de la prestigieuse Académie des Beaux-Arts de l’Institut de France en 2018.

Il publie en 2025 Une certaine nature à l’atelier EXB, fruit d’un projet autour du jardin de Monet à Giverny. Ce même travail fait l’objet d’une exposition au musée des impressionnismes de Giverny. Le musée national de la Marine de Paris lui consacre une exposition monographique en 2025 et présente un ensemble de plus 140 tirages issus de la collection de la Médiathèque du patrimoine et de la photographie.