marie pierre MOREL

Expositions

2018

Curiosa,

Etudes de nus académiques pour le film  de Lou Jeunet sur Pierre Louÿs et Marie

galerie SIT DOWN

26 mars – 25 mai 2019

L’une, marie pierre morel, est photographe, l’autre, Lou Jeunet, est cinéaste.

Toutes les deux ont eu le désir commun de poser un regard féminin sur le nu d’atelier, qu’il soit féminin ou masculin.

Les photographies prises par l’écrivain Pierre Louÿs de sa maîtresse Marie de Régnier en 1898 sont à l’origine du projet. Elles frappent par leur audace et leur modernité. De dos, assise, couchée, regardant droit dans l’objectif ou s’amusant derrière ses cheveux, Marie de Régnier est un modèle qui a son mot à dire. Quand Marie convie Pierre à la photographier dans l’appartement conjugal en l’absence de son mari, qui fait la mise en scène ? Est-ce elle ou est-ce lui ?

Le mystère de ces photographies a donné naissance à un film, Curiosa avec Noémie Merlant, Niels Schneider, Benjamin Laverhne et Camélia Jordana.

A l’occasion de la sortie du film en salles le 3 avril, la galerie Sit Down propose de découvrir les installations de la réalisatrice Lou Jeunet dans des boîtes d’entomologie, contenant les objets du film -albums de photographies, roman photo, poèmes et petits bleus de poste pneumatique- tandis que marie pierre morel dévoile un ensemble photographique d’études de nus préparatoire au film.

La série Académie est un hommage aux classiques du genre : le modèle d’atelier est regardé comme une sculpture, le visage disparaît pour ne pas distraire du corps, la forme est sa propre fin.

Inspirée par les travaux des photographes du pictorialisme tels que Robert Demachy ou Edward Steichen, marie pierre morel travaille à la chambre. La photographe s’intéresse à la décomposition du mouvement, à ces variations autour d’un même thème.
Les épreuves sont numérotées et tirées par l’artiste elle même en gravure taille douce, lui permettant d’obtenir grâce à la qualité du papier et au travail d’encrage une matière sur la peau et dans les noirs qu’elle n’obtiendrait pas avec un traditionnel tirage photographique.

Figurent également dans l’exposition, ce que marie pierre morel intitule les Petits nus pris lors des essais que faisait Lou Jeunet avec ses acteurs. A travers les corps contemporains des jeunes comédiens, on retrouve les poses des modèles du passé, les nus académiques masculins, les odalisques féminines.

Quelques reproductions des photographies de Pierre Louÿs de la collection de la BnF viennent se mêler à l’exposition pour mieux admirer ce que Pierre Louÿs nommait dans une lettre à son frère Georges Louis comme “ces petites choses qu’on fixe comme un regard passager… “

 

 

 

Biographie

marie pierre morel vit et travaille à Paris comme photographe indépendant, partageant son activité entre la presse magazine et l’édition.

Parallèlement à de cette activité, elle réalise un travail personnel qu’elle expose régulièrement.

Sa première exposition, en 1988, Les Saints du Paradis, est sélectionnée pour le Mois de la Photo et exposée à la Galerie de Lappe à Paris.

Dans cette veine, elle illustre en 1993 le Cantique des cantiques avec des natures mortes tirées en kallitypie, travail exposé à Paris à Galerie du Roule.

MASSACRE, autour de la statuaire antique, série toujours en cours, naît en 2000 : la photo est gaufrée, comme tatouée d’un mot qui apparaît et disparaît sous le fléchissement de la lumière. Avec les diptyques et les triptyques de Morceaux, elle confronte des tirages grand format couleur du Vésuve aux reliques de Pompéi en noir et blanc.

En 2001, elle part à New York sur le Queen Mary pour un Voyage immobile et aborde New York 8 jours avant le 11 septembre, utilisant à la fois la technologie vidéo et l’archaïsme du sténopé qui donnera lieu à une exposition autofictionnelle chez Chambre 19.

Dans cette veine plus intimiste, les sténopés graffités de la série Des traces et des arbres en 2009 sont sélectionnés par le jury du prix HSBC.

En 2013 elle expose le Fil du Japon à la Galerie Caroline Tresca, série alliant photographie au sténopé, monotype et calligraphie.

Depuis 2014, marie pierre morel travaille sur un ensemble qu’elle appelle HORSTEMPS où elle explore et réinterprète les classiques qu’elle aime, alternant natures mortes, compositions abstraites ou nus.

La photographe tire elle même ses épreuves en photogravure, un procédé proche de l’héliographie, ce qui lui permet grâce à l’impression taille douce d’intervenir manuellement sur le tirage.


En 2018-19 certains nus ont été exposés au musée de Valence selon une scénographie de Philippe Model intitulée Reflets d’une collection revisitant les œuvres restées en réserve.

 

 

 

Presse

France Fine Art, Anne-Frédérique Fer
Elle décorationCatherine Scotto
Photo Magazine, Agnès Grégoire
La Croix, Cécile Guilbert